Suite à une rencontre qui a eu lieu à Lorient dans le très sympathique magasin des Balivernes au mois d’août, nous avons pu approcher Bruno Cathala et lui poser, au calme des échanges d’e-mails, un tas de questions…
Avant de commencer, on va éviter l’offense de faire des présentations à rallonge. Vous qui jouez, vous connaissez Bruno Cathala.
Pour les habitants de Mars, Bruno (blague) est né en 1963, un certain 22 novembre…
De formation ingénieur des Sciences des Matériaux, il a toujours eu un penchant pour la création ludique.
Ses premiers jeux sont édités en 2002 (Tony & Tino, Drake & Drak et le plus notable de cette époque, Guerre & Bêêêh).
2004, c’est le licenciement. L’heure des remises en question et le courage de se lancer dans une activité créatrice de jeux pour les entreprises : entrejeux, sa société était née.
Le parcours est jalonné de créations, ou de co-créations, plus ou moins marquantes mais toujours très ouvertes vers l’accessibilité au plus grand nombre.
On notera alors des jeux, devenus des classiques, comme Mr. Jack, Du Balai, Les Chevaliers de la Table Ronde, Cyclades, Dice Town, – Respiration – … Jamaica, Five Tribes, Abyss, 7 wonders duel, Imaginarium… et j’en passe des kilos tellement le bonhomme est prolifique.
Enfin, tout ça jusqu’à ce que Kingdomino lui ouvre enfin les portes de la récompense ultime pour tout créateur de jeux (et de son éditeur dont le regard fiévreux se transforme en « S » barré par une ligne verticale) : Le Spiel des Jahres !
L’aventure continue, les prix et récompenses s’enchaînent, comme pour des créations « plus confidentielles » comme Yamataï pour ses illustrations (cf : l’Encéphalo #10).
Au risque de paraître bien mal élevé, Bruno a fait tomber en moins de deux la barrière du vouvoiement avec, me semble-t-il, la menace d’un poing serré en ma direction.
Bon, alors nous y voilà Bruno, homme des montagnes à 50% caramel au beurre salé. Tout d’abord merci pour ton accueil et ta disponibilité légendaire et enfin vérifiée. Comme tu peux le voir, j’ai fait une grosse synthèse de ton parcours.
Mais toi depuis 2002, quand tu te retournes un peu sur ton parcours, de quoi es-tu le plus fier ?
Et, inversement, quel est le moment qui a été le plus pénible dans cette carrière ?
Bruno Cathala : Généralement je préfère regarder devant plutôt que derrière. Ça évite de se complaire dans le passé, et ça évite les tentations nostalgiques du genre « c’était mieux avant ». Mais pour l’exercice de style, si je regarde ce parcours, ce qui me marque le plus, c’est à quel point je n’ai jamais dévié de ma ligne directrice.
En effet, depuis le tout début, je ne me suis fixé qu’une seule contrainte: celle de ne travailler que sur le jeu que j’ai envie de jouer, là, maintenant. Donc des jeux qui me correspondent. Qui me ressemblent.
Mon credo, c’est que c’est à nous, auteurs, de tracer notre propre chemin, et ensuite de tenter de convaincre, tout d’abord les éditeurs, puis les joueurs, de nous suivre sur ce chemin.
Et je suis assez content de n’avoir jamais dévié de ce mode de fonctionnement, qui me permet d’ailleurs de…
La suite de l’interview fleuve de Bruno Cathala est à lire en intégralité d’intégriste intégral dans le numéro 13 de l’Encéphalovore (à télécharger ici).