CMON, géant du jeu de société en plastique généreux, à coups de figurines démesurées et de campagnes Kickstarter plus blindées que le coffre de Picsou, vient de se prendre un sacré retour de bâton économique. Et pas un petit fumble sur un D20, non : une vilaine perte annoncée entre 1,4 et 2,1 millions de dollars pour l’année fiscale 2024. Ouch.
Alors que l’année précédente s’était soldée par un bénéfice honorable d’environ 800 000 dollars, l’éditeur basé à Singapour – et coté à la bourse de Hong Kong – voit ses finances fondre comme un nécromancien sous une boule de feu critique.
Officiellement ? La faute au coût de la vie qui grimpe dans les marchés occidentaux, notamment en Europe et en Amérique du Nord. Traduction : les gens achètent moins de jeux. Moins de plastique, moins de stretch goals, moins de dragons en résine à peindre le dimanche.
Officieusement ? Quelques casseroles aussi. Une vente de propriété intellectuelle à 12 millions de dollars (pour une fois que ce n’était pas un all-in KS) a capoté. Et cerise sur le plastique : deux investisseurs qui devaient injecter 1,39 million dans la boîte ont purement et simplement disparu du radar. Spoiler : CMON envisage des poursuites. Ambiance.
L’autre tuile, c’est que CMON ne pourra probablement pas publier ses comptes 2024 dans les délais. Trop de départs dans leur service financier, pas assez de mains sur le gouvernail. Résultat : la cotation en bourse pourrait être suspendue. Un comble pour une boîte qui, jusque-là, alignait les campagnes à sept chiffres.