Kraftwagen : L’Ère de l’Ingénierie – Démarrez les moteurs et affûtez vos calculs !

Kraftwagen : une histoire d’huile et de gros sous

Dans Kraftwagen : L’Ère de l’Ingénierie, pas question de traîner au stand ! Vous êtes un industriel automobile, et votre objectif est simple : devenir plus riche que vos concurrents. Pour ça, vous devrez concevoir les meilleures voitures, séduire des clients exigeants et montrer à tout le monde que votre bolide envoie du lourd sur la piste.
Construisez des moteurs, affinez vos modèles et anticipez le marché comme un trader de Détroit. Et si en plus vous gagnez quelques courses pour asseoir votre prestige, c’est la cerise sur le capot ! Mais attention, une mauvaise stratégie et vous finirez avec un stock de voitures invendues plus encombrant qu’un garage rempli de Trabant.

Matthias Cramer, le garagiste du jeu de société

Déjà connu pour Glen More, il remet ça avec Kraftwagen. Cette fois-ci, il nous plonge dans l’âge d’or de l’automobile, quand l’innovation se mesurait en chevaux vapeur et en moustaches bien cirées.
Matthias Cramer est un auteur reconnu pour ses jeux mêlant profondeur stratégique et accessibilité. Il s’est fait connaître avec Glen More (2010) avec son fameux « rondel » (cette roue infernale qui rend le choix d’actions hyper stratégique). Il a signé plusieurs autres titres marquants comme Lancaster, Rococo ou Watergate.
La mécanique de la rondelle d’actions (ou « rondel ») a été popularisée dans plusieurs jeux de stratégie, notamment ceux de Mac Gerdts, qui l’a introduite dans des titres comme Imperial, Navegador et Antike.

2015 vs 2024 : une réédition qui carbure mieux

Super Meeple ne s’est pas contenté d’un simple coup de polish. En 2024, Kraftwagen revient avec une nouvelle carrosserie : Les illustrations ont été modernisées par Javier Inkgolem, offrant une immersion plus forte dans les années 1900; une mécanique mieux réglée : certaines règles ont été affinées pour fluidifier l’expérience et équilibrer les stratégies et un moteur sous le capot : Les icônes et le plateau sont plus lisibles, rendant la prise en main plus intuitive.

La version 2015

Comment ça roule ?

Kraftwagen repose sur un système de sélection d’actions basé sur une rondelle, où le joueur en dernière position est toujours celui qui joue.
Déroulement d’un tour :

• Choix d’une action : Le joueur actif sélectionne une tuile action sur la rondelle et exécute son effet.
• Placement de la tuile : La tuile action est déplacée en fin de rondelle, influençant les choix futurs.
• Avancement des joueurs : Le joueur qui est désormais en dernière position sur la rondelle devient le nouveau joueur actif.
  Les actions disponibles :
  • Développement technologique : Améliorer les moteurs et les carrosseries pour répondre aux attentes du marché.
  • Production : Construire des voitures en combinant un moteur, un modèle et des ouvriers qualifiés.
  • Course automobile : Déplacer sa voiture sur le circuit en fonction de la puissance du moteur.
  • Recrutement : Engager des ingénieurs, investisseurs ou commerciaux pour obtenir divers avantages stratégiques.
  2eme action optionnelles :
  • Mise en vente (: Placer ses voitures sur le marché et fixer leur prix en fonction des attentes des clients disponibles.
• Fin de manche et scoring
  Chaque manche s’achève lorsque toutes les places du marché sont occupées ou qu’un certain nombre de clients ont été attirés. Les voitures sont ensuite vendues aux clients, qui privilégient les modèles correspondant à leurs préférences (puissance, luxe, accessibilité, modernité). La vente rapporte des points de réputation
  On donne aussi des points aux vainqueurs de la course automobile.
• Après trois manches, le joueur ayant accumulé le plus de points de réputation remporte la partie.

Verdict : un bolide qui file droit

Kraftwagen a du muscle sous le capot. Son système de roue d’actions est toujours aussi brillant, obligeant à anticiper et à gérer son tempo avec finesse. La mécanique de revente est intéressante, générant de vraies tensions entre les joueurs. À chaque partie, on ressent cette lutte féroce pour séduire les clients et devancer ses concurrents sur le marché. C’est un jeu où chaque décision compte, où l’optimisation est clé et où l’interaction est omniprésente.
Mais tout n’est pas parfait. Les courses, bien qu’intéressantes sont sous-exploitées et n’apportent pas suffisamment d’impact sur le jeu. À deux joueurs, ilmanque un peu de mordant, la dynamique du marché étant plus percutante à trois et surtout à quatre.
Enfin, si la gestion est bien huilée, certaines parties peuvent donner une impression de répétitivité après plusieurs sessions, faute de variété dans les stratégies.

Kraftwagen : L’Ère de l’Ingénierie est un excellent jeu de gestion où il faut jongler entre innovation, compétition et prise de risque. L’expérience est fluide, tendue et jubilatoire pour peu qu’on aime les jeux de gestion pure. Une extension serait la bienvenue pour enrichir la rejouabilité et donner encore plus de nervosité aux courses ! Super Meeple, si tu nous lit !

Kraftwagen : L’Ère de l’Ingénierie