Le roi des nain·e·s est sur le pied de guerre. Fafnir, le terrible dragon, menace les frontières du royaume de Nidavellir. Vous incarnez un·e respectable Elvaland* et vous allez devoir montrer au roi que vous êtes capable de recruter une armée naine de meilleure « qualité » que celle de vos concurrents.
C’est dans un sobre écrin en carton à dominante de blanc que le nouveau jeu de Serge Laget (Mare Nostrum, par exemple), Nidavellir, se présente à nous, simples humains de Midgard. Dedans du carton. Plein. Des plateaux individuels, trois enseignes de tavernes qui s’apparenteraient à des sous bocks si nous ne prenons pas (as)garde, des morceaux pour la structure qui porte les pièces et… des pièces. Plein aussi. Et en carton. Mais qui se veulent tout de même en or (et en cuivre) et nous on veut y croire.
Une direction artistique sobre et efficace. Les dessins en noir et blanc de Jean-Marie Minguez (site) aux lavis d’encre de chine (ça signifie que les illustrations ne sont pas réalisées par ordi) sont d’une grande classe.
Les illustrations font, comme le reste de la lecture des règles d’ailleurs, la part belle à une certaine égalité homme/femme. C’est bien ainsi.
La touche de couleur apportée aux cartes avec les illustrations monochromes permettent une identification rapide des différentes classes de nabots naines qui composeront votre future armée.
Les nain·e·s montent l’Asgard
Pour être efficace dans votre tâche, vous allez écumer différentes tavernes et mettre un prix sur les recrues potentielles. L’originalité de Nidavellir réside dans la mécanique inédite du « coin building ». « Coin » étant ici le terme désignant une pièce de monnaie dans la langue de Boris Johnson.
Votre bourse de départ est pour tous les joueurs la même en termes de pièces disponibles. Et c’est le cœur de la mécanique de Nidavellir. Les pièces sont au nombre de cinq et quatre d’entre elles vont pouvoir évoluer. La cinquième est le déclencheur du « crafting » de pièce (ou de son évolution).
Sans se refaire toutes les règles, les joueurs vont miser sur les différentes tavernes. C’est via leur plateau personnel que seront disposés les pièces sur les tavernes. Et c’est la pièce à la plus haute valeur qui désignera l’Elvaland qui le·la premier·e à choisira le·la nain·e qui l’intéresse.
Salades de poings (dans la tronche)
Ce sous-titre racoleur, et à moitié faux (selon comment on le comprend), à pour but de dissiper tout de suite certains doutes sur le concept même de Nidavellir.
Non il n’y pas de grosse baston contre un dragon dans le jeu avec des jets de dés et des figurines à outrance (ni à Outrau). On y est pas du tout.
En revanche, vos différents recrutements vont générer des points de victoire qui, selon les factions naines, se comptabilisent différemment mais selon un principe mathématique relativement simple (surtout avec l’application iOS / Android).
Se spécialiser dans une faction, c’est-à-dire jouer à la verticale (placer les nain·e·s d’une même faction en colonne) peut être envisagé. Cependant, je ne suis pas sûr que cela soit porteur de points.
À l’inverse, le champ des possibles s’ouvre bien plus lorsque l’on joue avec toutes les factions. Une ligne complète regroupant les 5 factions initiales permet le recrutement de héro·ine·s qui seront des atouts non négligeables pour récupérer des points de victoire. Il faut donc penser à jouer en long et en large (et pas de travers) !
Le but avoué du Nidavellir est de faire un max de point. Le thème est ce qu’il est et aurait pu s’adapter à des poneys ou des chevaux de petite taille que s’appelerio : des poneys (j’étais à court d’idée).
En rang tout le temps
Il y a pléthore de stratégies possibles dans Nidavellir. Le recrutement des meilleur·e·s nain·e·s, selon votre objectif, se fera correctement si vous arrivez à créer les meilleures pièces lors de la phase d’enchère.
Nul doute que la sensation que Nidavellir a créé cette année à Cannes n’est pas usurpée. C’est un jeu aussi jouable à deux qu’a cinq mais qui se verra plus tendu et tactique à deux. Les stratégies sont, bien entendu, plus difficiles à mettre en place lorsqu’il y a plus de joueurs·ses atour de la table.
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Note : J’ai essayé d’écrire comme la règle du jeu. C’est-à-dire en écriture inclusive. J’ai essayé de faire gaffe au maximum à l’emploi des genres et en y incluant le plus possible la forme féminine dès que cela m’était possible. Le point médian « · » est mon ami. Tout oubli n’est qu’une malencontreuse étourderie. Hé ho ! Respectez l’effort ! ;-)
(*ne me demandez pas, j’ignore ce que cela est. Mais si vous avez la réponse je suis preneur.)