Over est une BD one shot au trait noir et blanc qui nous plonge dans une enquête policière particulièrement louche. Sombre et tourmentée, cette histoire de Stéphane Heurteau nous montre que l’on n’échappe pas si facilement à son passé.
Si je devais résumer, à ma façon, le sentiment que j’ai eu en terminant OVER, c’est que nous, pauvres humains, nous ne faisons que fuir. Tout le temps. OVER c’est donc l’histoire d’un super commissaire, Jack Quervellat, qui a commis la bavure de trop et qui lui fait perdre ses fonctions.
Plus personne ne peut le protéger, plus personne pour le supporter dans ses égarements. Sa femme le quitte avec leur fille unique suite à ses moments de débauche dans les bras de sa maîtresse journaliste. Peu de temps après, elles sont toutes assassinées. Jack a tout perdu.
Il n’y a plus d’espoir …
Il tente alors de se reconstruire loin. Loin de son passé, loin de Bordeaux, théâtre de sa vie mouvementée. Malgré sa déchéance brutale et son isolement en lointaine Bretagne à Ouessant puis au Conquet, n’a pas pour autant éteint et altéré son instinct et ses discutables méthodes de flic. En effet, un soir d’orage il assiste à un meurtre…
… Noir c’est noir
Graphiquement, l’influence qu’exerce Hugo Pratt sur Stéphane Heurteau est flagrante. L’auteur ne s’en est d’ailleurs jamais caché. Que voulez-vous, quand on a bon goût autant le montrer… Les pleins et les déliés constituent l’ensemble de l’histoire d’OVER.
Le trait de Stéphane Heurteau est juste et vibrant, les noirs profonds se mêlent avec l’immaculé blanc d’un papier de bonne facture. Le travail graphique colle donc parfaitement à cette ambiance et à l’âme même du héros. Sans couleur, tout en contraste et sans demi-mesure.
Le travail de finition et d’impression fourni par Locus Solus et les acteurs de la chaîne graphique est de très bonne qualité, tout simplement. On ne déconne pas avec l’impression, ça peut vous gâcher une œuvre et c’est pour ça que j’aime bien avoir l’objet « Livre » en main, pour se rendre compte de la qualité de son produit et de l’importance qu’on lui accorde.
Découvert au hasard de mes balades en librairie, OVER est une surprise de taille tant par le talent visuel qui en ressort mais aussi de l’histoire. Presque sordide et qui s’achève d’une façon théâtrale et magistralement folle. Une réussite, indéniablement.
L’article sur la BD OVER est paru dans le numéro 3 de l’encéphalovore (à télécharger -gratuitement- ici).