King-Kong est mort mais veut quand même monter sur la tour. Repris d’un concept déjà existant avec le jeu PAF le singe, Peur Primate nous invite lui aussi à construire notre tour de détritus, de bric et de broc afin de se mettre à l’abri d’un singe-zombie pas forcément amical.
C’est quand même une très belle boîte que celle de Peur Primate. Dans une forme de cercueil cartonné, le dessin du méchant singe-zombie sur une bière (pas la boisson) orne la couverture de la boîte. L’effet est saisissant et laisse présager une ambiance « mortelle ». Hélas, c’est trompeur.
Bric à Brac
Point de vu matos, la qualité de l’édition est au rendez-vous. C’est propre et bien imprimé. Nous avons quelques tuiles en carton, qui constitue l’ensemble du primate mort-vivant (2 bras, 2 jambes, 1 torse et 1 tête), et qui vont être réunies au cours de la partie pour symboliser le réveil du singe.
Une grosse pile de cartes de différents types composée essentiellement de « déchets » qui vont vous servir à fabriquer votre tour.
Ensuite il y a d’autres cartes « défense et attaque », pour démolir ou du moins tenter de réduire la taille de la tour de votre adversaire. Des cartes de renforts agrémentent le paquet. Elles donnent un peu de solidité à vos éléments (détritus) constituant la tour. Et pour conclure le tour des cartes, des cartes spéciales aux vertus… spéciales.
Ajoutez à cela un dé à 6 faces, une piste de « score » (qui détermine la hauteur de votre tour) et vous avez l’ensemble du matériel présent dans la boite.
Règles de singe
Côté jeu, mieux vaut être averti de suite, il est préférable de jouer à 3 minimum.
Le but est pourtant simple, il faut être le dernier à rester en jeu (en vie) avant que le Singe-Zombie, une fois réanimé, ne grimpe sur les tours et vous mange tout cru, si toutefois il arrive à la même hauteur que vous.
Rien de difficile là-dedans. On pourrait croire que les parties sont assez rapides et qu’elles s’enchaînent vite, mais non. Du moins c’est ce que nous avons vécu lors de nos parties.
Le singe peut mettre trois plombes à s’animer et le temps qu’il grimpe (1 case par tour de joueur c’est pourtant rapide) le temps se passe… sans compter sur les cartes potentielles qui peuvent le faire reculer ou le rendre inopérant.
Lourdeur Primate
Dans ce dernier cas il faut de nouveau que le singe soit réanimer (via un symbole spéciale « membre » sur certaines cartes au moment où on les joue).
Donc autant dire qu’à deux c’est long, peu amusant et rébarbatif. On pioche, on pose une carte pour sa tour, on renforce si on peut, on attaque, si on peut et c’est à l’autre de jouer.
Les attaques justement se font soit au « corps-à-corps » ou a distance. Pour le corps-à-corps, il faut être à la même taille de tour ou inférieur à son celle de l’adversaire sur lequel vous jetez votre dévolu.
Donc si vous êtes sur la tour la plus haute et que vous avez que des cartes d’attaque au corps-à-corps… autant dire que vous passerez rapidement votre tour (de jeu).
Même à trois des fois, ça manque de rythme. On est limité par le côté aléatoire de la pioche même si les possibilités de nuisance sont clairement nombreuses. En effet, pour extraire l’essence même du jeu, les joueurs ne doivent pas hésiter sciemment a se pourrir. Sinon, on s’ennuie ferme.
Monnaie de singe
Du coup Peur Primate ne se savoure qu’entre un minimum de 4 amis très joueurs (et pas rancuniers) autour de la table. Ayant connu Paf le singe, on peut clairement mélanger ce jeu à Peur Primate.
Pas sûr que cela soit utile, mais que Play-Win y ait pensé est quand même une initiative remarquable et non négligeable pour qui veut ajouter encore plus de possibilité de carte dans la pioche.
Peur Primate est donc pour moi une déception. Le thème me plaisait, ça avait l’air franchement amusant et retors mais je trouve qu’il n’est pas à la hauteur de son potentiel. Malgré une édition chiadée et de très bonne facture, le premier rôle que l’on demande à un jeu est de divertir.