Projet Gaia est un jeu d’expansion spatiale pur et dur pour les purs et durs. Pour sûr.
Les auteurs Jens Drögemüller et Helge Ostertag n’en sont pas pas à leur coup d’essai. Ils avaient déjà travaillé ensemble sur Terra Mystica. Projet Gaia est en effet une évolution de ce dernier dans un univers différent mais on y retrouve les mêmes mécanismes.
Vous incarnez une des quatorze factions. Vous allez terraformer des planètes, construire des bâtiments, gagner des ressources, évoluer dans plusieurs domaines de recherche pour coloniser la galaxie.
Attention jeu velu !
Il est clair que ce jeu n’est pas à mettre entre toutes les mains.
Les auteurs sont repartis sur les mêmes mécaniques que Terra Mystica, à savoir le développement de vos colonies, l’évolution de vos bâtiments, la gestion de vos unités de pouvoir et l’apprentissage des différentes technologies. Donc globalement c’est la même chose mais en pas pareil !
Terraforming pas que mars
Le jeu se compose de six rounds, pendant lesquels vous allez jouer une action par tour jusqu’à ce que vous passiez. Parmi ces actions, vous pourrez coloniser une planète, développer votre colonie, développer vos technologies ou créer des alliances. Et plus vous construirez et vous vous développerez, plus vous aurez des ressources au tour prochain.
Évidemment, à côté de cela, il va falloir regarder ce que font les autres factions, il ne faut pas se laisser isoler car vos points de pouvoir vont se régénérer lorsque les autres joueurs feront évoluer leurs constructions, alors n’hésitez pas à vous placer proche des leurs, c’est primordial.
Ce jeu n’est fait que d’imbrication et d’adaptation, comme les bonus de points distribuées selon l’action réalisée dans le tour, les évolutions des technologies, les gains de début de tour par rapport aux constructions, les bonus lors des Alliances et sans oublier ceux de fin de partie. Votre cerveau sera toujours en ébullition grâce à un jeu qui évolue à chaque tour. Ces bonus vont aussi vous permettre de ne pas être perdu ; indirectement, ils vous guideront sur les choix à faire tout au long de la partie.
Les quatorze factions disponibles disposent de capacités spécifiques amenant des mécaniques de jeu et des tactiques spécifiques. Chaque partie sera clairement différente de la précédente !
Vers l‘infini et au-delà
C’est une superbe adaptation de Terra Mystica dans l’espace mais plus dynamique et moins de blocages liés aux pénuries de ressources par exemple.
Et le matériel réunit la quantité et la qualité ! Le plateau personnel est plus que bien pensé, toutes les infos y sont facilement trouvables et il permet d’avoir sous l’œil l’ensemble des actions possibles.
S’il y a peu d’affrontement direct, l’interaction est tout de même omniprésente. Elle est d’ailleurs présente de façon positive, si votre colonie est proche d’une colonie adverse, non seulement vous pourrez récupérer plus rapidement des points de pouvoir contre des points de victoire, mais vous pourrez aussi améliorer certains bâtiments à moindre coût.
Par ailleurs, les actions communes utilisables par les jetons de pouvoir ne peuvent être utilisées qu’une fois par round, il faudra donc prendre de vitesse vos petits camarades.
Par contre, attention lorsque vous passez votre tour : vous ne pourrez refaire des actions qu’au round suivant quand tous les autres joueurs auront aussi passé. Une mauvaise gestion de ressources et vous allez voir vos adversaires jouer sans vous. De même, l’accumulation de pouvoir peut se faire lors des tours des autres, attention de bien les utiliser à votre tour sous peine de se retrouver à ne plus pouvoir en cumuler pour cause de jauge pleine !
Sus à la chance, ici tout est calibré. Vous ne pourrez compter que sur vous et vous seul.
Si les parties durent déjà des heures, vous n’en avez pas fini au vu de l’incroyable rejouabilité du jeu, entre le plateau modulable, les différentes factions, etc.
La zone de jeu est composée de dix secteurs modulables, cela permet une configuration variable et donc une rejouabilité encore plus grande que celle de son grand frère Terra Mystica.
L’article sur Projet Gaia est paru dans le numéro 14 de l’Encéphalovore (à télécharger ici).